Cette moto m’a été confiée par un amoureux de belles anciennes que ce soient des voitures ou des motos. Pour lui cette moto représente beaucoup, c’est une moto de famille dont les pièces notamment le moteur ont servi comme souvent à l’époque pour construire un motoculteur. Beaucoup de pièces ont été égarées, il lui a fallu beaucoup de temps pour réunir à nouveau tous les éléments manquants.
Cela lui a demandéé plusieurs années. C’est à partir de toutes ces pièces que j’ai reconstruit la moto cette petite merveille.
Des machines armées pour la route
Comme de nombreux autres constructeurs de
deux-roues motorisés, la marque belge FN fut d’abord spécialisée dans l’armement. C’est en effet aux environs des années 1870 que nait un atelier baptisé « Petit Syndicat » dans la
région d’Herstal au sein duquel des fusils Comblain sont assemblés pour la garde civique belge.
A partir de 1896, l’usine prend le nom de « Les Fabricants d’Armes Réunis » avant d’adopter sa dénomination la plus connue trois ans plus tard, « Fabrique Nationale » ou plus communément
FN.
Les premiers deux-roues
Très vite, la firme diversifie ses activités et se met à produire des bicyclettes qui s’équipent bientôt de moteurs. L’histoire des motocyclettes FN débute en 1901 avec la création d’un monocylindre de 133cm3. Trois ans plus tard, la marque dévoile un quatre-cylindres en ligne de 362cm3 à l’occasion du Salon de Paris. Cette machine étonne et surprend de par sa fiabilité et sa grande précision mécanique. Cette dernière est en effet dotée d’un allumage par magnéto, d’une suspension avant élastique, d’un vilebrequin à cinq paliers ainsi que d’une transmission par arbre et pignons d’angle.
L'âge d'or
L’ingénieur Paul Kelecom développe ensuite la FN
quatre cylindres série A pour la faire passer à 412cm3 en 1907 puis à 498cm3 trois ans plus tard. Ce modèle ne cessera d’évoluer dans les années suivantes, s’équipant notamment d’un démultiplicateur
dans la roue arrière ou encore d’une boîte à trois rapports.
Lors de la Première Guerre mondiale, les troupes
allemandes réquisitionnent la FN pour en faire une usine d’armements sous le nom de DWM (Deutsche Waffen un Munitionsfabriken) et ce n’est qu’en 1918 que la production des deux-roues motorisés
reprend. Les monocylindres 285T et la Four 700T laissent place à une nouvelle gamme de monocylindres à soupapes latérales, la série M.
Les modèles M60 et M70 connaissent alors un beau
succès en Europe et écopent de divers surnoms tels que Moulin Rouge en raison d’un volant d’inertie teint en rouge ou encore Sahara après un raid militaire mené dans le désert au guidon de l’une de
ces machines.
En 1934, les culbutés M67 et M86 font leur entrée
dans la gamme aux côtés de la deux-temps M200. Parallèlement, la Fabrique Nationale s’initie à la construction de voiture et de divers engins dont plusieurs machines militaires dont l’attelage FN M12
ou encore le fameux Tricar.
A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la firme belge poursuit sa production de quatre-temps culbutés et à soupapes latérales.
Compétitions et déclin
Dans les années 50, une 450 culbutée fait son
apparition tandis que le catalogue s’étoffe de nouveaux modèles deux-temps à moteurs JLO. Côté compétition, la
marque remporte plusieurs épreuves essentiellement en motocross. C’est
d’ailleurs dans cette discipline que le pilote belge René Baeten est sacré champion du monde au guidon d’une FN.
Pourtant, à la fin des années 50, la firme prend la
décision de se retirer de la compétition et se concentre sur la production de petites cylindrées deux-temps. Cependant, les ventes sont en chute libre et la société peine à assurer la rentabilité de
sa production. Finalement, la production des deux-roues motorisés FN est arrêtée en 1967. Depuis, la firme poursuit ses activités d’armurier avec succès à travers le
monde.
En 1927, le capitaine Jean BRUNETEAU effectue la première traversée du Sahara à moto. Son itinéraire passe par Oran, Reggan, Gao mais cette aventure lui vaut un blâme qui interdit les voyages au Sahara sans autorisation spéciale.
Il démissionnera et effectuera deux autres raids, en automobile cette fois, dans les années 30.
Les motos
Cette épopée eut lieu, sur 6 300 km pendant les mois d'avril, mai et juin 1927.
La vitesse maximales des M70 était de 90 km/h
Le moteur à soupapes latérales a eu son heure de gloire des années 1910 aux années 1940.
Dans ce moteur à quatres temps, l'admission et l'échapement se font par une chambre latérale au cylindre.
Les soupapes ont leur queue en bas, près du vilebrequin, simplifiant le problème de l'entraînement de la distribution.
Il fut progressivement abandonné à partir de 1940 au profit du moteur à soupapes en tête, d'un meilleur rendement.